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Réponses au énigmes du 26/08 et à vos questions

20 septembre 2010

Assalomu alaykum! (bonjour en tadjike)

2 semaines de cols de montagne à 4000m, de rencontres (parfois incongrues…), de campements sous la neige fraîche et de découverte de la faune locale se sont écoulées depuis notre dernier rendez-vous bimensuel.

Avant de vous raconter d’ici quelques jours et de vous montrer en images mes premiers pas au Tadjikistan, je vous propose de revenir sur les 2 premières énigmes.

Difficile à imaginer, il s’agit ici d’un fromage kazakh: fumé, il se consomme seul et se compose de minces ficelles enroulées.

Cette deuxième photo fait le lien avec la description de la vie de nomades kirghizes qui m’ont accueilli au lac Song Köl. La photo présente les excréments du bétail: ceux-ci sont empilés et séchés sous une bâche en plastique, et alimentent le poêle servant à la préparation des repas. En l’absence d’électricité, ces éleveurs adoptent une alternative plus écologique et moins onéreuse que l’utilisation du charbon ou du bois.

Une journée type

Elle commence vers 6h30 par un petit déjeuner chaud et sucré: il s’agit souvent d’un pooridge préparé au réchaud, composé de lait (en poudre mélangé avec de l’eau, prise dans les rivières, abondantes ici), de flocons d’avoine ou de muesli, de morceaux de pomme, de sucre et de raisins secs. Lorsque je suis reçu par une famille, l’alimentation de base est le pain et le beurre, ce pour les 3 repas de la journée. Les Pamiris (habitants de la chaîne des Pamirs au Tadjikistan) mangent en outre des œufs au petit déjeuner. Alors que les kirghizes boivent un tchaï (eau chaude infusée aux herbes) et du lait de jument ou de vache frais, les Pamiris proposent le moins digeste chir choï (tchaï, lait, sel et grande cuillère à soupe de beurre auxquels sont ajoutés des morceaux de pain).

S’ensuit une journée de vélo de 15 à 160kms selon la forme et les rencontres. Le moral subit alors des variations inversement proportionnelles à l’état des routes et au degré de zèle de policiers parfois mal intentionnés. Les heures de pédalage sont occupées à émerger le matin, râler contre l’état de la piste dans les cols, souvent à penser à la prochaine pause pour manger… Ces heures me paraissent parfois longues et j’entrecoupe ma journée de pauses de 15-20 minutes toutes les 2 heures, qui me permettent de prendre le temps d’observer les paysages et quelques fois des animaux sauvages (dont je vous parlerai dans le prochain article) !

Je sollicite les rencontres pour affronter les moments de solitude et de fatigue. L’hospitalité est le dénominateur commun des kazakhes, kirghizes et tadjikes, héritage probable d’un passé dans lequel les caravanes, pèlerins ou explorateurs cherchaient un refuge pour la nuit sur ces routes difficiles et dangereuses. Ainsi, une simple question sur les prochains ravitaillements en eau ou nourriture et l’on se voit proposer un tchaï ou une nuit dans la maison familiale. Mes connaissances de russe (*) me permettent alors d’en apprendre un peu plus sur la vie de ces familles (et elles sur vous et moi!), souvent soucieuses de mon avis sur leur pays. Ces échanges durent une soirée, une journée au plus car je suis tenu par la durée de mes visas et dois continuer à avancer. Il est ainsi difficile de nouer une amitié, il s’agit plutôt de rencontres de passage, ce qui en fait des moments rares et précieux.

J’ai essentiellement découvert sur ces premiers 1800kms des paysages montagneux grandioses, aux reliefs et couleurs changeants au gré des caprices du ciel: alpages, déserts rocailleux au delà de 3500m et lacs glaciaires formés par des météorites ou des tremblements de terre.

Après 5 à 8 heures de vélo, il est 18h et je cherche un bivouac discret, à l’abri du vent et ensoleillé pour planter ma tante, avant de préparer des nouilles chinoises ou des pâtes, accompagnées des tomates, concombres ou herbes. Pour le diner, les familles pamiries mangent régulièrement des pommes de terre du jardin, accompagnées d’oignons et d’œufs. Quoique fraîche et toujours abondamment servie, la nourriture n’est pas très diversifiée et les fruits et légumes me manquent par moments. Je mange cependant à ma faim, quitte à charger un peu plus mon vélo, et je n’ai pas eu de problèmes de digestion ni de santé jusqu’à maintenant, contre lesquels je dispose d’une pharmacie d’urgence au cas où.

Question de la semaine

Je vous laisse souffler et réfléchir aux 2 questions du dernier post.

Bonne semaine et à très bientôt!!

(*) Les Républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Turkménistan) faisaient partie  de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Indépendantes depuis 1991, les enseignements de russe y sont toujours dispensés, en plus de la langue locale.